Quand je peins, je rentre dans une drôle de dimension, on pourrait presque parler de transe. Une transe calme studieuse mais terriblement déterminée, presque violente dans sa volonté d’accomplissement. Là, rien n’est plus important au monde.
Quand je peins, je rentre dans une drôle de dimension, on pourrait presque parler de transe. Une transe calme studieuse mais terriblement déterminée, presque violente dans sa volonté d’accomplissement. Là, rien n’est plus important au monde.
Il y a la technique, mes recettes secrètes, les rituels, le combat.
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A l’américaine, mauvais, noir, amère avec deux goûtes de lait.
Premier café : tu mets ta main sur ma cuisse, nous bénissons silencieux, l’heure rose ; le passage furtif de la nuit à la lumière du jour prochain.
Deuxième café : nos voix mal assurées, se disent les délires des ténèbres achevées. Nous divaguons imprudents. Nos chimères crépusculaires prennent tendrement formes humaines.
Troisième café : comme deux esprits affamés, acrobates aux pirouettes bienveillantes, nos pensées turbulentes s’arment pour le combat de la journée qui commence.
Trois tasses s’il te plait, pas une de plus, pas une de moins pour parvenir à me détacher d’une nuit dans tes bras.
De ce corps de déesse archaïque,
de mes seins,
de mes hanches trop larges,
de mon ventre blessé,
De la mer méditerranée instable mégère,
je suis prisonnière.
Du phallus des hommes
de leurs mains puissantes,
d’une terre ocre gorgée de soleil et de larmes,
je suis prisonnière.
Le jour où la vie m’a mis un pied au cul, je me suis offusquée mollement.
Je lui ai dit : – La vie tu exagères… Tu es injuste. Je ne mérite pas toute cette violence, toute cette douleur.
J’ai négocié.
Elle ne s’est pas arrêtée pour autant.
Sans aucune pitié, elle m’a frappée à nouveau, cette fois beaucoup plus fort.
J’étais furieuse, c’est comme ça ! Quand on use de violence au bout d’un (très) long moment, je réplique. Je suis relativement vive.
Comme un cowboy, j’ai fait tournoyer mon gun autour de mon index :
– Dernier avertissement la vie ! Dégage ! Tu m’emmerdes !
Contre toute attente, elle est partie sans demander son reste.
Pas très maligne ! Je suis incapable d’écraser une araignée.
Puis, j’ai fermé la porte à clef, histoire de ne pas la voir se radiner.
J’ai mis ma plus belle robe et de la couleur sur des toiles vierges depuis bien trop longtemps.
Et puis… je cultive avec un acharnement féroce la joie, le bonheur et l’amour. J’en ai à revendre.
Elle ne m’aura pas la garce !
Tant pis pour elle !