Quand je peins, je rentre dans une drôle de dimension, on pourrait presque parler de transe. Une transe calme studieuse mais terriblement déterminée, presque violente dans sa volonté d’accomplissement. Là, rien n’est plus important au monde.
Quand je peins, je rentre dans une drôle de dimension, on pourrait presque parler de transe. Une transe calme studieuse mais terriblement déterminée, presque violente dans sa volonté d’accomplissement. Là, rien n’est plus important au monde.
Avant de réaliser notre projet Bruno doit déménager 50 000 livres (sa bibliothèque et sa librairie).
– Que vois-tu derrière le mur de larmes de la femme qui attend son fils ? Lire la suite « Éternité d’une parole, le poète voit plus loin que ses saisons »
Il y a la technique, mes recettes secrètes, les rituels, le combat.
Lire la suite « La peinture, un combat »
« Déjeuner sur l’herbe du Mont-Royal »
Huile sur toile 102 X 77 cm
Je me suis inspirée de la peinture d’Édouard Manet « le déjeuner sur l’Herbe » reprise par Monet et de nombreuses fois par Picasso.
Dans la composition de Manet il y a deux femmes, celle au premier plan est nue, assise entre deux hommes habillés. Elle semble défier le spectateur. La seconde femme se baigne, très légèrement vêtue. A l’époque Manet devait bien se douter que sa peinture ferait scandale, exposée la première fois en 1863 au salon des refusés, c’est ce qu’elle fit…
Française d’origine, j’ai immigré au Québec en 2009. Cette œuvre sentimentale à première vue mêle « amoureusement » deux cultures.
L’inspiration de l’oeuvre est européenne sur un territoire québécois, le Mont Royal , ancien site amérindien.
Comme dans le tableau de Manet il y a en fond non pas une rivière, mais le St Laurent et une nature cette fois « amérindienne » ou « américaine » représentée par la forêt , l’arbre totem et la femme nue qui s’opposent à l’idée de civilisation : la ville de Montréal, la croix, l’homme habillé et les livres.
Pour appuyer le contraste du symbole et de la couleur, il fallait déshabiller l’un ou l’autre des personnages.
La femme a les yeux ouverts, elle est consciente, consentante et totalement nue. Elle ne regarde pas le spectateur comme dans le tableau de Manet mais l’homme qui lui, ferme les yeux la main sur un livre, symbole de connaissance. Lui sait. Il est de ce territoire. Elle l’embrasse et avec lui sa culture.
La femme a le devoir d’ apprendre, elle doit « s’ensauvager », pour résister à la rudesse de cette nature. Déshabiller l’homme aurait été facile et sans intérêt (il a intégré depuis de nombreuses générations son appartenance à cette terre).
Le livre ouvert est : Poésies de jeunesse de Louis Riel, le chef métis.
Je parlerai une autre fois du désir féminin, et surtout de mon plaisir à peindre les figures humaines dans le plus simple appareil.
C’était l’automne,
Dans la lumière bleue de fin d’été
Les feuilles rouges des érables frémissaient.
Tu as croqué la pomme,
Je me suis prise pour Eve
Du Mont-Royal nous serons chassés
Notre Dieu s’appelle Hiver.
Hiver blanc du Québec.
Fabienne