Bruno Lalonde est libraire, au hasard d’un vernissage d’amis communs, nous nous sommes rencontrés, puis rencontrés à nouveau dans la rue, le métro, puis encore la rue… La vie, cette drôle de dame nous mettait sans arrêt l’un en face de l’autre, faut dire que nous vivions dans le même quartier ce qui lui a grandement facilité les choses. Quelques mois plus tard nous avons décider de cesser cette drôle de danse, nous nous sommes mariés, pas tout de suite… mais presque.
Comment aménager notre vie en fonction de notre travail et surtout de notre amour ? Nous ne voulions pas être séparés, ni prendre un jour notre retraite, en grands passionnés que nous sommes. À partir de ces constatations l’idée de l’Atelier-Librairie est née : une librairie pour Bruno, un atelier pour moi et une maison au-dessus.
Nous avons mis un an à donner sa forme au projet, juste le temps de vendre notre appartement et d’acheter cette bâtisse au 2319 de la rue Bélanger à Montréal.
J’ai eu le plaisir le 27 mars 2018 d’animer dans les locaux de la Fondation virage un atelier de peinture de deux heures pour des femmes atteintes de cancer.
J’ai été assistée par ma précieuse, Loraine qui travaille comme bénévole au CHUM depuis presque cinq ans et m’accompagne depuis ce temps les mardis après-midi dans les ateliers que je donne à la chambre aux patients hospitalisés en oncologie. Un grand merci à Daisy, qui a organisé de main de maître l’événement.
crédit photo CHUM
Le thème de l’atelier était : »autoportrait au féminin ». L’autoportrait est un thème classique de la peinture, une interprétation figurative souvent très proche de la réalité, de l’artiste par lui-même.
Mais que peut bien vouloir dire : autoportrait au féminin ? Une figuration singulièrement unique, une plongée aventureuse et intime au cœur de ce que la femme artiste est. Je salue le courage, je dirais même l’audace des participantes qui à l’exception d’une, n’avaient jamais fait de peinture.
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Je me suis appuyée sur la construction d’images mentales. Ces images ont été facilement figurées par des illustrations et photos de revues. Les pages déchirées timidement, puis avec plus d’assurance se sont superposées pour livrer un message, une voie cohérente à l’oeuvre. Josée nous fait la remarque que le geste de déchirer la défoule, à la fois brutal et délicat, il lui fait du bien. elle se sent calme, plus sereine.
crédit photo CHUM
Le cancer est loin, reste la joie, des couleurs lumineuses et des femmes heureuses dont je fais partie et je peux vous dire que je le suis aussi totalement.
crédit photo CHUM
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Ne jamais oublier, que cette maladie »grignote » physiquement, mais altère aussi l’image que les autres ( famille, amis, soignants) projettent sur la personne atteinte de cancer. Cette images projetée est terrifiante pour le malade.
Je suis agréablement surprise qu’aucune des artistes présentes , n’ait figuré »son mal » dans sa composition.
Personnellement, je trouve ces peintures très belles, et vous, qu’en pensez-vous ?
Fannou, Stéphanie a mis il y a quelques jours sur Instagram une très jolie photo d’elle. Elle avait des fleurs blanches dans les cheveux, comme ça pour rien de spécial, juste pour faire joli.
C’était à la fois charmant, printanier et surtout infiniment poétique.
Quand j’aime, je peins. Alors, j’ai peint ma fille devenue femme avec toujours ses mêmes grands yeux clairs et cette petite moue coquine qui me fait fondre.
Quand Fannou met des fleurs dans ses cheveux huile sur toile 46 X 35 cm
Cette peinture est une commande. Le Monsieur voulait faire une surprise à son épouse pour son anniversaire.
Hier, il est venu chercher l’oeuvre. Ses premières paroles furent : – c’est nous !
Son émotion m’a fait chaud au cœur, j’avais réussi mon travail.
Il me plait d’imaginer que ce moment d’existence, les accompagnera. La peinture saisit des moments de vie et c’est merveilleux pour un artiste de pouvoir les figurer.
Je me permets d’ajouter que cette composition est mienne. Je n’avais que les photos des visages et la description de la personnalité de chacun.
La famille : Huile sur papier artisanal 77 cm X 55 cm, 30 » X 22 »
Organisé avec mon amie Alina Apostolska écrivaine .
Qu’est ce qu’un livre pauvre ?
Un Livre Pauvre est une création poétique sur papier, manuscrite et illustrée. Son concept a été lancé par Daniel Leuwers en 2002, inspiré par les manuscrits enluminés de René Char, que Leuwers fréquentait dans sa jeunesse3. Les collections dénombrent, en décembre 2017, plus de 2 200 livres. Le livre pauvre s’inscrit dans le courant artistique de L’Arte Povera… https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_pauvre
Une, deux, trois, quatre, six pages… plié en accordéon, en deux, en tombeau, aux formats diversifiés suivant des règles de pliages établies. Le livre pauvre favorise la rencontre entre deux artistes : l’écrivain et le peintre. Le livre pauvre est manuscrit puis peint ou le contraire, riche de deux créativités, il ne nécessite aucun investissement financier car il s’inscrit hors du circuit habituel de l’édition, de l’imprimerie et de la vente, il n’est pauvre qu’en cela, car ce peu de moyens donne au livre pauvre un caractère totalement unique et authentique, ce qui en fait une réelle œuvre d’art.