« Je pourrais te parler de l’émerveillement à regarder le soleil qui se lève sur la méditerranée laissant croire en tous les possibles.
Je pourrais te parler de cette relation sublime, complète du corps et de l’âme entre deux personnes qui s’aiment.
Je pourrais de parler de l’amour inconditionnel que portent les mères à leurs enfants.
Je pourrais te parler de cette volonté furieuse à me surpasser physiquement dans ma première partie de vie, puis intellectuellement après.
Je pourrais te parler de la difficulté à trouver ma place en faisant enfin taire le douloureux sentiment d’imposture qui m’habille, m’étouffe comme un vêtement trop petit depuis l’enfance.
Je pourrais te parler de mes seins et de mon ventre, mais ce ne serait pas très juste, je me suis sentie femme et heureuse de l’être qu’en état de gestation. La féminité n’a été pour moi que contrainte et sentiment d’injustice.
Pour en finir, je n’ai voulu que des désirs asexués refusant ainsi le piège du féminin synonyme de futilité.
Il est bien difficile de décrire le désir mais encore plus de le figurer. Comment reproduire sans compromis le corps de l’ homme que l’on désire quand on est femme et artiste? »