Une tête et un coeur

 

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 Le trait  c’est l’idée : la tête ;

 la couleur c’est l’émotion : le cœur.

 Il faut les deux, pour qu’une peinture soit bonne.

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« l’artiste et son modèle » Huile sur toile 122 X 91 cm, 48″X36″

 Sur la toile, il prend toute la place.

Le modèle est un géant.

 Il est dans  ma tête et  dans mon coeur…

Mes mains   et me yeux se souviennent.

Il n’a jamais posé.

 

Quand je peins

 

Quand je peins, je rentre dans une drôle de dimension,  on pourrait presque parler de  transe. Une transe  calme studieuse mais terriblement déterminée, presque violente dans sa volonté d’accomplissement. Là, rien  n’est plus important au monde.

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Croisière en Méditerranée

17 septembre l’été tire ses dernières cartouches, j’irais bien faire un  tour en Provence.

 

Photos d’atelier prises par ma fille Léa

 

Déjeuner sur l’herbe du Mont-Royal

« Déjeuner sur l’herbe du Mont-Royal »

Huile sur toile 102 X 77 cm

Je me suis inspirée de la peinture d’Édouard Manet  « le déjeuner sur l’Herbe » reprise par Monet et de nombreuses fois par Picasso.

Dans la composition de Manet il y a deux femmes, celle au premier plan est nue, assise entre deux hommes habillés. Elle semble défier le spectateur. La seconde femme se baigne, très légèrement vêtue. A l’époque Manet devait bien se douter que sa peinture ferait scandale,  exposée la première fois en 1863 au salon des refusés, c’est ce  qu’elle fit…

Française d’origine, j’ai immigré au Québec en 2009. Cette œuvre sentimentale à première vue mêle « amoureusement » deux cultures.

L’inspiration de l’oeuvre est  européenne  sur un  territoire québécois, le Mont Royal , ancien site amérindien.

Comme dans le tableau de Manet il y a en fond  non pas une rivière,  mais le St Laurent et une nature    cette fois « amérindienne » ou « américaine »  représentée par  la forêt , l’arbre totem et la femme nue qui   s’opposent  à  l’idée de civilisation : la ville de Montréal, la croix, l’homme habillé et les livres.

Pourquoi la femme est nue ?

Pour appuyer le  contraste du symbole et de la couleur,  il  fallait déshabiller l’un ou l’autre des personnages.

La femme  a les yeux ouverts, elle est  consciente, consentante et totalement nue. Elle ne regarde pas le spectateur comme dans le tableau de Manet  mais l’homme qui lui, ferme les yeux la main sur un livre, symbole de connaissance. Lui sait. Il est de ce territoire. Elle l’embrasse et avec lui sa culture.

La femme a le devoir d’ apprendre, elle doit « s’ensauvager », pour résister à la rudesse de cette nature. Déshabiller l’homme  aurait été facile et sans intérêt (il a intégré depuis de nombreuses générations son appartenance à cette terre).

Le livre ouvert est : Poésies de jeunesse de Louis Riel, le chef métis.
Je parlerai une autre fois du désir féminin, et surtout de mon plaisir à peindre les figures humaines dans le plus simple appareil.

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C’était l’automne,
Dans la lumière bleue de fin d’été
Les feuilles rouges des érables frémissaient.
Tu as croqué la pomme,
Je me suis prise pour Eve
Du Mont-Royal nous serons chassés
Notre Dieu s’appelle Hiver.
Hiver blanc du Québec.

Fabienne

Artiste aux soins palliatifs

Je suis artiste,  une fois par semaine le jeudi,  j’organise un atelier de peinture aux soins palliatifs  dans la chambre des patients qui le désirent.

La mort  je l’ai apprivoisée depuis longtemps. J’ai été élevée à la campagne et mes origines paysannes m’ont  renforcée face à la vie et la mort aussi.

De mon père médecin j’ai appris  l’endurance et  la fragilité du corps humain, le désarroi des vaincus :  médecin et  patient lorsque  la maladie   gagne.  Puis,   la sagesse d’accepter la défaite même lorsqu’elle semble injuste.

Je ne vois pas  la personne hospitalisée comme un patient et encore moins comme une maladie ou un cas (je ne suis ni médecin, ni soignant). Pour moi,  elle est  artiste qui s’ignore car  malgré les difficultés elle  exprime l’envie de créer.

Mon objectif est  d’allumer la toute  petite étincelle qui va déclencher le désir. Malgré  les embûches physiques et parfois mentales ,   nous serons  capables de produire une œuvre  :  message, dernière parole, cadeau.

Aux  proches souvent dévastés, je  propose aussi de peindre. Je pense à une jeune femme  qui  mariée depuis 18 mois était totalement révoltée face à l’idée de la mort prochaine de son mari. Nous avons peint   sa colère.  En fin de séance, à travers ses larmes elle m’a dit  : « je vais devoir  jeter beaucoup de peinture pour retrouver peut-être un jour la  sérénité. »

Les soins palliatifs c’est la fin d’un voyage,    l’attente   d’une place  au port pour aborder puis quitter le bateau  de la vie.

Certains pensent qu’ils en prendront un autre …. Personnellement,  je ne sais pas…  Je n’ai aucune idée de ce que cache la mort. La seule chose dont je sois certaine, c’est que la vie est précieuse.

Ai-je assez aimé ?   Est  le seul  regret exprimé, la seule question importante pour  finir.

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PalliAmi

Est une fondation qui a pour mission d’offrir un milieux de vie chaleureux aux personnes en fin de vie au coeur d’un centre hospitalier.

Toutes les informations :

http://www.palliami.org/

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Dominique Garant Directrice

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Luc Racine Responsable des bénévoles

 

« Va, vole mon ange ! »

« Va, vole mon ange »
Huile sur toile 30″ X30″ (61 X 61 cm)

Les souvenir s’arrangent pour devenir innocents ?
Je refuse de croire en la cicatrice du temps.
Je suis ressac violent du passé.
Je suis montagne impassible et muette.
Je suis racines enchevêtrées.
Je suis réminiscences sacrées, qui pour une odeur ou un mot surgissent en vagues douloureusement impétueuses.
Je suis mon corps et le tien.
Je suis ta mère.
Tu dois briser l’imparfait miroir, invente-toi.
Et Va ! Vole ! Vole mon ange.

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« Va, vole mon ange » Huile sur toile 30″ X 30″ (61 X 61 cm)

TROIS CAFÉS S’IL VOUS PLAIT !

 A l’américaine, mauvais, noir,  amère avec deux goûtes de lait.

 Premier café : tu mets ta main sur ma cuisse, nous bénissons silencieux,  l’heure rose ;  le passage furtif  de la nuit à la lumière du jour prochain.

Deuxième café :  nos  voix  mal assurées, se disent les délires des ténèbres achevées. Nous divaguons imprudents.   Nos  chimères  crépusculaires prennent tendrement  formes humaines.

Troisième café :  comme deux  esprits  affamés,  acrobates aux pirouettes bienveillantes,  nos pensées  turbulentes  s’arment pour le   combat de la  journée qui commence.

Trois tasses s’il te plait, pas une de plus, pas une de moins pour parvenir à me détacher d’une nuit dans  tes bras.

 

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« Le monde dans une tasse de café » Huile sur toile  36″  X 30″, 91 cm X 76 cm