Je me répète sans y croire que nous sommes en guerre. Ici, tout est pareil , derrière la fenêtre la neige enveloppe calmement la ruelle. Sur mon ordinateur, scènes de désolation : des hommes jeunes en habit militaire, des armes, des tanks, des bombes, des populations déplacées. Des civils meurent au hasard des obus. Exode, ils fuient enroulés dans des couvertures de fortune, leurs frères devenus ennemis. Des mères épuisées aux yeux vides rassurent des enfants effrayés. Ils ont froid. Ils ont peur, la mort aux trousses, ils tentent de s’évader de l’enfer.
Je pense à mes enfants en France, à trois heures de ces scènes d’horreur. Je crains, pour leur avenir tout proche.
Je suis française, éduquée avec l’idée d’égalité et de fraternité. Ce précepte qui fait qu’un humain, peu importe sa nationalité, sa couleur de peau ou sa religion a mon respect. Cette notion de fraternité oblige. Je comprends ce que le mot guerre implique. Encore plus aujourd’hui, mon camp est celui de ceux qui souffrent.
Je voudrais faire un câlin à Alice et Lucas.
Je voudrais embrasser ma fille et mon fils.
Je voudrais leur dire comme quand ils étaient petits, que si nous restons ensemble bien serrés, rien de mal ne pourrait nous arriver. Mais voilà…
Alors, Je peins des tempêtes.





